OM ATTITUDE
Lorik Cana parrain de la lutte contre le racisme
18/11/07 - OM attitude
OM attitude a consacré son action le mois dernier à la lutte contre le racisme, avec Lorik Cana pour parrain de cette cause. Il s’est entretenu avec nous sur le sujet.
Nommé parrain de la lutte contre le racisme par OM attitude, le capitaine Lorik Cana est fier de défendre cette cause. «C’est un plaisir de défendre cette noble cause, c’est un engagement qui vaut la peine» a-t-il dit. Il a accepté de répondre à nos questions lors de l’émission d’OMtv OM attitude afin de nous faire connaître son sentiment sur cette lutte.
Lorik Cana : «Que tout le monde se mobilise»
OM Attitude a dédié le mois dernier à la lutte contre le racisme avec de nombreuses initiatives, notamment au stade Vélodrome, est-ce une cause qui vous touche ?
C’est quelque chose qui ne date pas d’hier et qui fait partie de l’humanité depuis un sacré bout de temps. Ca ne changera pas du jour au lendemain mais on voit que dans un pays comme la France, ça évolue avec le temps même si on aimerait que ça aille plus vite. Qu’il y ait plus de tolérance et de compréhension de la part de chacun… J’ai la chance de beaucoup voyager et je vois qu’en France et dans les pays occidentaux il y a un grand pas en avant qui a été fait. Toutefois, les discriminations ne peuvent pas disparaître du jour au lendemain. Il faut que tout le monde se mobilise et que les gens qui ont accès aux masses fassent le nécessaire pour montrer l’exemple. L’OM est un facteur important dans la région et en France, il est donc normal qu’on se mobilise.
L’aspect cosmopolite de Marseille est un point fort en ce domaine…
C’est ce qui fait la force de Marseille. On peut tirer du bien de toutes les ethnies et de toute les religions. On ne voit pas d’actes de racisme au Vélodrome, les gens sont tous ensemble. C’est quelque chose d’exemplaire par rapport à d’autres endroits.
N’y a-t-il pas aussi un risque de banalisation, faut-il en reparler souvent ?
Il est certain que ce n’est pas en banalisant la chose que l’on pourra la combattre. Ca ne pourrait que lui permettre de s’installer durablement. Ca prendra du temps mais ce n’est pas une cause désespérée. Peut-être que nous ne serons plus de ce monde quand les choses auront vraiment évolué dans le meilleur des sens mais si on peut y prendre part, c’est toujours bien.
Tout le monde peut-être victime du racisme, l’avez-vous déjà été ?
Oui, bien sûr. Ce n’est pas le monopole des blancs d’être racistes avec les autres ethnies, ni le contraire d’ailleurs. Je fais partie d’une communauté (Lorik Cana est originaire du Kosovo) qui a souvent eu une mauvaise image dans les pays occidentaux et c’est plus une affaire d’ignorance qu’autre chose. Une petite minorité peut donner une grande image à une grande majorité. De ce fait, j’ai un rôle important à jouer pour les gens de ma communauté. J’ai été parfois victime de discriminations lors mon passage en Suisse même si ce ne fut pas trop le cas en France. Ca me tient à cœur car aucun peuple n’a le monopole de la souffrance. Des gens souffrent plus dans certains coins du monde que dans d’autres mais cela ne veut pas dire qu’il faille banaliser ceux qui souffrent moins.
Avez-vous déjà été témoin d’actes de ce type dans votre métier ?
Un acte de racisme reste un acte de racisme où que ça se passe et quelles que soient les conditions, il faut le condamner et le combattre. Il faut le dénoncer car le football est un sport qui draine des valeurs saines dans le monde. Ca peut arriver dans notre métier mais ça vient souvent de l’extérieur. J’en suis témoin aussi dans la vie de tous les jours. Toutefois, la France reste un pays ouvert dans ce domaine avec de nombreux joueurs du continent africain. Ca se passe bien ici.
Quelle peut être la réaction dans ces cas-là ?
Il n’y a pas de solutions miracles. Il faut le combattre et dénoncer. En football, la meilleure des réponses est souvent de gagner et de montrer qu’il n’y a pas de supériorité de l’un par rapport à l’autre. Dans d’autres domaines, il y a d’autres actes à faire…
On a vu des sanctions comme des retraits de points ou des interdictions de stades, sont-ce de bonne solutions ?
Je ne sais pas si cela résout le problème dans le fond. C’est plutôt quelque chose qui est ancrée dans la société et dans l’histoire. Sanctionner directement les clubs et les stades… On ne peut pas être responsable de tout le monde.
La sensibilisation serait donc une meilleure solution selon vous ?
Je pense oui. Cela peut aider notamment en ciblant les gens qui sont vraiment influents sur les autres et impliqués dans des causes néfastes pour les sanctionner directement. Ca peut être une solution dissuasive pour d’autres personnes. Le racisme peut être en chacun de nous. Il est très rare de voir une personne qui fait toujours le bien. Il y a une partie néfaste dans chacun d’entre nous et l’important, c’est d’essayer de la combattre et d’être le mieux possible avec tout le monde dans chaque chose de la vie. Après, il en va de la responsabilité de chaque individu.
Retrouvez cette interview, ainsi qu'un dossier complet sur la lutte contre le racisme dans l'émission OM Attitude, diffusée actuellement sur OMtv
En novembre, OM Attitude consacre son action au profit des plus démunis et à la lutte contre la misère