La grève de la 10ième journée

Julien Fournier : « Les joueurs n’ont rien à craindre de cette réforme »

Les clubs souhaitent devenir majoritaires au conseil d’administration de la Ligue. En réaction, le syndicat des joueurs a appelé à la grève pour la 10e journée de championnat (dont OM-PSG). Julien Fournier, secrétaire général du club, donne la position de l’Olympique de Marseille.


Cette réforme apparaît comme subite. Pourquoi ?
Cela semble récent, mais seulement d’un point de vue médiatique. Car le projet est travaillé depuis un an au sein de l’UCPF (les clubs). Et toutes les parties prenantes de ce dossier sont au courant depuis de longs mois de la volonté des clubs.

Quelle est la composition actuelle du conseil d’administration de la Ligue ?
Les clubs ont une majorité relative par rapport à chaque famille prise individuellement (joueurs, arbitres et éducateurs, médecins, administratifs). La volonté des clubs est de disposer d’une majorité absolue au sein du conseil. Autrement, si pour une question cruciale pour le football français, l’ensemble des familles décidaient de se liguer, les clubs se retrouveraient alors en minorité.

Quel est l’objectif de cette réforme ?
Elle est rendue nécessaire par l’évolution du football ces dernières années. Les clubs sont passés du statut de simple association à celui de société anonyme, avec à leur tête des présidents et des actionnaires sur les épaules desquels pèsent de lourdes responsabilités, tant civiles que pénales ou financières.
Ces mêmes investisseurs doivent donc pouvoir maîtriser tous les aspects économiques de leur activité.
Il est important de souligner que cette réforme ne nécessite pas de changement de la Loi et qu’elle maintient la représentativité de l’ensemble des familles du football. Ce dispositif existe d’ailleurs déjà en France, dans le rugby et le volley. Et l’ensemble des Ligues pros de foot à l’étranger (Espagne, Angleterre, Italie,…) sont composées exclusivement des clubs…

Ce sont principalement les joueurs qui pourraient faire grève. Pourtant, sont-ils concernés par cette réforme ? Ont-ils quelque chose à craindre ?
Réellement, je ne comprends pas leurs craintes. Pour bien saisir l’intérêt de cette réforme il faut distinguer le règlementaire (qui dépend exclusivement du CA de la Ligue) de toutes les questions afférentes aux joueurs qui, elles, relèvent de la convention collective.

Pourtant les joueurs semblent inquiets de cette réforme. Ils pensent qu’elle va affecter leurs conditions de travail...
Cette crainte me semble être le fruit de la désinformation de l’Unfp auprès de ses adhérents, c'est-à-dire les joueurs. Car, en plus du droit français qui est très protecteur, les conditions de travail relèvent, je le rappelle, de la commission paritaire avec, comme son nom l’indique, une parité entre toutes les familles.
Cette commission est indépendante et souveraine dans les décisions qu’elle prend. Et elle traite justement de tous les aspects rattachés au contrat de travail du joueur (salaires, durée, avantages sociaux, statut des joueurs en formation,…). Une décision prise par le CA sur ces sujets serait illégale et inopérante. Les joueurs n’ont donc rien à craindre de la réforme dont on parle.

C’est pour cette raison qu’objectivement nous ne comprenons pas la réaction des familles. Comment l’expliquer autrement que par des enjeux de pouvoir personnels ?

Bernard Laporte, secrétaire d’Etat aux Sports, s’est dit favorable à cette réforme, dans un courrier adressé à Frédéric Thiriez…
Il l’a estimée juridiquement fondée et légitime. Le seul point qui nous sépare aujourd’hui, c’est le calendrier. Cette réforme est soutenue par Frédéric Thiriez, récemment réélu pour les 4 prochaines années à la tête de la LFP. Ce dernier a décidé de maintenir l’Assemblée générale extraordinaire du 14 novembre, ayant pour objet la réforme de ces statuts.

Que va-t-il se passer d’ici là ?
Il me semble important que l’UCPF (l’union des clubs) rencontre les différentes familles du football pour aplanir leurs craintes.
De même, à l’OM, nous envisageons de rencontrer nos joueurs d’ici la reprise de la compétition. pour leur donner les raisons qui nous ont conduit à prendre part à cette décision de l’UCPF


source:om.net

Quand l'OM repousse l'UNFP...


Alors que la menace de la grève continue de planer sur la 10e journée de L1 (lire : Les joueurs vont-ils faire grève ?), la situation ne semble pas s'améliorer entre les clubs et l'UNFP, le syndicat des joueurs.

L'OM s'est fait remarquer ce mercredi matin en refusant l'accès à la Commanderie aux deux représentants de l'UNFP, Sylvain Kastendeuch et Philippe Fluckinger, qui voulaient s'entretenir avec les joueurs olympiens. "Il n'y a qu'au Mans et ici qu'on a reçu pareil accueil" ont-ils déclaré à Football365.fr. Le manque de dialogue est toujours aussi flagrant entre les deux parties...

Pourquoi l’UNFP n’est pas rentrée à la Commanderie

Sylvain Kastendeuch et Philippe Flucklinger, respectivement coprésident et délégué de l'UNFP, se sont vus refuser l'accès à la Commanderie ce mercredi matin.
« Philippe Flucklinger nous a dit mardi souhaiter venir mercredi à la Commanderie pour rencontrer nos joueurs pour défendre l’appel à la grève. La direction du club lui avait répondu qu’elle respecte l’exercice du droit syndical, mais que cette rencontre ne pourrait avoir lieu à la Commanderie, car nous ne voulions pas favoriser dans notre propre enceinte des intérêts contraires à l’ensemble des clubs français », explique Julien Fournier, secrétaire général de l’OM.
« En tant qu'entreprise de moins de 200 salariés, nous n'avons en outre aucune obligation juridique à accueillir une telle réunion. L’UNFP n’en a pas tenu compte et en a même profité pour convoquer la presse devant la Commanderie pour faire un peu de battage médiatique, alors que nous avions aussi dit au syndicat qu’il était bien entendu libre de rencontrer n’importe où ailleurs les Olympiens. Et que nous avions incité l’UNFP à prendre toutes les dispositions pour organiser cette rencontre avec nos joueurs ailleurs qu’entre nos murs ».
Sylvain Kastendeuch et Philippe Flucklinger se sont ainsi entretenus avec les deux représentants marseillais du syndicat, Laurent Bonnart et Julien Rodriguez, à l’extérieur de l’enceinte.

Eric Gerets : "Je suis à 100% contre la grève"

Ce matin Eric Gerets, l'entraîneur de l'OM, a clairement dit qu'il était contre la grève des footballeurs professionnels (rappel des faits). "Je suis un entraîneur de foot et j'adore le foot. J'espère donc qu'il n'y aura pas de grève et qu'il y aura un bon match ce week-end là face au PSG (Ndlr = le 26 octobre). Sincèrement, je souhaite que ça s'arrête, ce n'est pas bon, ce n'est pas une bonne publicité pour le foot français car à l'étranger on parle souvent de ça."

"Je suis contre cette grève à 100% même si je comprends les revendications. Le dialogue existe aussi en France. Ce sont des adultes des deux côtés, j'espère qu'ils vont pouvoir trouver une solution sans aller à la grève car tous nos supporters travaillent pour pouvoir aller voir un match le week-end et cela fait deux mois qu'ils pensent à ce fameux match contre le PSG."

"Qu'est ce que tu vas donc leur raconter si tu ne joues pas. les joueurs gagnent beaucoup d'argent, il est donc difficile d'expliquer les raisons de ce mouvement à des gens qui gagnent 1000 euros par mois."


là dessus il a bien raison...

Accord trouvé, menace de grève levée

La réunion qui avait lieu jeudi soir entre les familles du football professionnel (joueurs, entraîneurs, arbitres...) et les présidents de clubs a permis aux différentes parties de trouver un accord. La menace de grève, qui portait sur le week-end du 24 au 27 octobre, est donc levée, a annoncé Philippe Piat, le coprésident du syndicat des joueurs.
«Je me réjouis de l'issue des discussions qui ont eu lieu aujourd'hui entre les présidents de clubs, s'est empressé d'indiquer Frédéric Thiriez, le président de la Ligue, dans un communiqué.

OUF de soulagement !!!!