Ziani : "On s'amuse bien"

Huit buts. Albert Emon tient ses chiffres à jour. Dès que l'on évoque les 20 buts potentiels environ que l'OM a perdu avec les départs de Pagis, Maoulida et Ribéry, l'entraîneur olympien fait ses comptes. Cissé et Nasri sont susceptibles d'augmenter, voire de doubler leur total de l'an dernier, Niang de rester au même niveau. Alors, il ajoute Zenden, Cheyrou et rappelle avec plaisir que Karim Ziani a marqué huit buts la saison dernière.

Une heure plus tard, contre Anderlecht, son équipe obtient un coup franc à 20 mètres face au but, légèrement sur la gauche. Karim Ziani s'empare du ballon et ne laisse à personne d'autre l'initiative de la frappe. Une caresse. Puis une clameur, celle du public saluant la réussite de l'Algérien de l'OM qui vient de trouver la lucarne. "J'ai pris le ballon et mes responsabilités. Ça a payé."

Karim Ziani n'est pas intimidé. Il a pris très rapidement la mesure de la tâche qui l'attendait et il s'est donné les moyens de réussir en séduisant très vite public, partenaires et dirigeants. "Je le connais tellement bien que je n'avais aucun doute", sourit aujourd'hui José Anigo, qui, au matin du 16 juin dernier, estimait "indispensable" son voyage éclair dans la journée en Algérie "pour tout mettre au clair avec Karim."

Cette absence de complexe, on l'a remarquée dans l'implication de Ziani, avec ou sans ballon, au cours des deux matches amicaux de la semaine dernière. "Les ballons partaient vite vers l'avant, mais ils revenaient aussi vite vers notre camp et il fallait faire soixante mètres pour se replier. Nous ne pouvions pas tenir 90 minutes ainsi, j'ai donc demandé à faire tourner le ballon, le garder, pour souffler un peu et faire courir l'adversaire. C'est notre rôle à Benoît et moi d'agir ainsi." C'est d'ailleurs dans la conservation du ballon, la régularité que Ziani mesure les progrès de son équipe. "On le garde un peu plus, il est vrai que le terrain était de meilleure qualité à Martigues qu'à Perpignan. Nous avons marqué quatre buts, c'est satisfaisant, mais nous en avons encaissé deux, ce qui prouve qu'il y a encore des choses à travailler."

La saison sera longue, les coups de pompe probables, mais pour l'heure, Karim Ziani est la recrue la plus en vue, fondu sans à-coups dans le moule olympien. "Je me sens bien dans cette position, je peux dédoubler avec Mamad, nous nous entendons bien, il ne faut pas oublier que nous avons évolué ensemble à Troyes. Avec Benoît Cheyrou, nous essayons de respecter les consignes, même si on peut faire encore mieux."

Mieux, ce sera confirmer en championnat, en passant au révélateur de la compétition. Mais de ce point de vue là, l'OM ne s'est sans doute pas trompé non plus avec lui. "Il est très important de gagner même en amical, car il faut avoir une culture de la gagne et ne jamais apprécier de perdre. Albert Emon insiste sur l'équilibre, tout en jouant les coups à fond offensivement." L'OM a si peu souffert de l'absence de Nasri que l'on prévoit un sacré casse-tête pour Albert Emon lorsqu'il va lui falloir sortir un joueur pour faire entrer son meneur de jeu, indispensable et incontestable.

"Avec un tel joueur, on ne peut que s'entendre, répond Karim. Nous sommes une équipe joueuse, nous avons le sentiment que nous pouvons mener chaque action au bout." Plus que tout, on le sent heureux de son choix. Et il le confirme. "On se sent bien ensemble, on s'amuse bien même si on a encore du boulot..."

Source: La provence.com

« Je n’ai peur de rien »
dimanche 29 juillet 2007 - 15 h 23 - Christian RODAT

Arrivé cet été en provenance de Sochaux, Karim Ziani a rapidement trouvé ses repères au sein de l’Olympique de Marseille. Et l’Algérien entend bien désormais réussir une grande saison avec l’OM.

Karim Ziani, comment vous sentez-vous dans ce groupe marseillais ?
Très bien. On se sent bien, on s’amuse bien, on prend du plaisir. Comme j’ai été très bien accueilli, je me suis vite intégré. J’ai beaucoup travaillé pour essayer de rattraper le retard sur ceux qui avaient commencé avant. Mais il faut en faire encore plus. Avec les autres retardataires, il nous reste du boulot. Mais on va y arriver.

Que pensez-vous de la forte concurrence au sein du groupe et de la grosse pression qui entoure le club ?
Je suis international algérien et il y a beaucoup de pression autour de la sélection. Ici, ce n’est pas pareil mais tout aussi important. Je sais composer avec. Concernant la concurrence, chacun doit trouver sa place. Plus il y a de bons joueurs, mieux c’est. Ça ne peut qu’être bénéfique et tirer le groupe vers le haut.

Penserez-vous toujours la même chose si vous vous retrouvez sur le banc ?
Je suis assez polyvalent : je peux jouer à gauche, à droite, plus bas… Je ne me pose donc pas la question de savoir si je peux être sur le banc.

De quoi avez-vous peur à l’OM ?
De rien. J’évite de me demander ce qui se passera si ça ne marche pas. Il ne faut pas penser aux choses négatives. Je me dis que ça va forcément marcher. Et même si on ressent un peu de pression, c’est une montée d’adrénaline qui ne peut qu’être bénéfique.

Jean Fernandez, en 2005-06, vous voulait déjà à Marseille. Aviez-vous été proche de signer ?
Avant d’aller à Sochaux, je savais qu’il y avait des contacts avec Marseille. Mais je pensais alors qu’il valait mieux rejoindre un club comme le FCSM pour gagner un peu en qualité que rejoindre tout de suite un très grand club. Ça fait trois ans que je déménage chaque intersaison. Maintenant, j’aimerais bien construire sur la durée dans un club comme Marseille. Je sais qu’on peut faire de belles choses sur la durée.

Avez-vous un plan de carrière ?
Non. Mais depuis le début de ma carrière, je n’ai fait que monter les barreaux de l’échelle. Là, il me semble que je suis arrivé tout en haut.

Avez-vous hésité avant de venir ?
Non, j’ai dit oui tout de suite. Dans la vie, il faut savoir prendre des risques et aller jusqu’au bout de ses idées. J’ai voulu venir à Marseille, j’assume.

Pourquoi votre arrivée a-t-elle autant traîné en longueur ?
Je voulais venir et je savais que les dirigeants marseillais me voulaient. Le seul problème, c’étaient les dirigeants de Sochaux. Comme j’étais sous contrat avec le FCSM, ils pouvaient m’empêcher de partir. Mais c’est du passé : je suis très heureux d’être ici et je me sens bien.

Vous dites que vous vous entendez bien avec Niang sur le terrain. Est-ce aussi le cas dans la vie ?
Oui. Nous avons beaucoup d’affinités avec Mamad, sur comme en dehors du terrain. Ça date de notre époque commune et ça n’a pas changé depuis.

Vous tarde-t-il de jouer avec Nasri ?
On a tous envie de jouer avec un joueur comme ça. On a la même façon de jouer avec Samir donc je pense qu’on va rapidement bien s’entendre.

Pensez-vous que votre petite taille (1,69 m) puisse constituer un frein à votre progression ?
Pas du tout. Ma taille ne me gêne pas. Depuis que je joue au football, elle n’a jamais constitué un handicap. A mon avis, si j’étais plus grand, je serais moins vif donc moins bon. Mes qualités naturelles font que j’ai une grande confiance en moi.

Vous gardez souvent le ballon: prenez-vous plus de coups qu’avant ?
Non. C’est même le contraire. Avant, je gardais beaucoup plus le ballon donc je prenais plus de coups. Mais avec le temps, j’ai appris à dribbler à bon escient et à lâcher plus rapidement le ballon, ce qui fait que je suis moins victime de tacles.

Dans quels domaines souhaitez-vous encore progresser ?
Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est que la Ligue des Champions devrait m’aider dans ma progression. N’oubliez pas qu’il y a deux ans, je jouais en L2 ! Je progresse petit à petit et j’espère atteindre le top niveau. Maintenant, concernant les domaines à améliorer, je dirais le jeu de tête. Ce sera dur mais je compte y arriver. De toute façon, le football est un jeu et je veux me faire plaisir en essayant de faire toujours mieux.

Etes-vous du genre réaliste ou fantaisiste : préférez-vous gagner 1-0 que 4-3 ?
Il faut toujours avoir une bonne assise défensive mais le plus important, c’est de gagner des matchs. Quand tu gagnes 1-0, c’est que tu as été costaud défensivement. 4-3, ça signifie qu’il reste des réglages à faire. Mais j’ai bien conscience que le plus plaisant pour les supporters est de voir une victoire de leur équipe sur le score de 4-3.

A choisir, vous préfèreriez remporter la Ligue des Champions ou la L1 ?
Je ne choisis pas : je veux les deux !

Avez-vous eu le temps de visiter Marseille ?
Je n’ai pas encore trop visité la ville car on est en préparation. Je dors beaucoup pour récupérer des gros efforts fournis. Je sortirai plus tard.

Que pensez-vous du fait que les supporters soient très présents ?
C’est une sorte de motivation. On m’a fait confiance donc je vais essayer de rendre ce que l’on m’a accordé.