Maoulida : «La page est tournée»
A l'instar de Mickaël Pagis, Toifilou Maoulida a dû se résigner à quitter l'Olympique de Marseille. Partir, pour retrouver du temps de jeu. « Mais je ne regrette rien » avoue-t-il. Désormais, sa carrière a pris un nouveau tournant en Bourgogne. Moins glamour, certes, mais il compte bien faire parler de lui. Car Maoulida se veut clair, il n'est pas là « pour jouer la dixième place ! »
Toifilou, dans quel état d'esprit êtes-vous arrivé à Auxerre ?
Avec beaucoup d'envie et d'ambition. J'ai envie de faire encore plus que dans mes clubs précédents. C'est ça mon challenge. C'est pour ça que je suis venu à Auxerre, avec plein d'ambitions collectives et individuelles. J'espère que mes coéquipiers auront le même esprit que moi. Je ne suis pas venu ici pour jouer la dixième ou la onzième place. Mais pour jouer les premiers rôles.
Vous avez aussi choisi l'AJA car l'entraîneur Jean Fernandez était votre coach à Marseille, non ?
J'ai choisi Auxerre car le challenge, que me proposaient les dirigeants et le coach, m'attirait. Et je suis prêt à le relever. Mais c'est vrai que la présence du coach Fernandez a beaucoup joué sur ma décision. A 80% je pense.
Vous vous sentiez vraiment désiré...
Ça fait plaisir car j'étais la priorité du club. Le coach et les dirigeants m'ont appelé, ils se sont déplacés, ils ont fait beaucoup d'efforts pour me recruter. Alors, j'en ai fait aussi de mon côté. Quand on voit que le club vous veut vraiment, que les dirigeants vous font confiance, c'est toujours plaisant. A moi de leur rendre toute cette confiance cette saison en marquant le plus de buts possible et en faisant en sorte qu'Auxerre soit le mieux placé au classement.
Et à quelle place pensez-vous ?
Auxerre peut finir dans les six premiers. On a certes perdu de très bons joueurs, mais le club a recruté des joueurs de bonnes qualités, même s'ils sont moins connus médiatiquement. Et puis, il y a les joueurs encore en place comme Pedretti, Jelen, Kahlenberg ou encore Mignot. L'amalgame peut prendre. En tout cas, on aura notre mot à dire dans ce Championnat.
Personnellement, quels objectifs vous êtes-vous fixés ?
Je veux marquer le plus de buts possible. Avec le président et le coach, nous avons fixé un objectif. Mais c'est personnel. Je préfère en parler à la fin de la saison. Je suis capable de l'atteindre car quand on voit que le meilleur buteur est à 15 buts, si je fais tous les matches, je sais que je peux en marquer autant.
Quel statut aurez-vous à Auxerre ?
Je suis un des joueurs qui a le plus d'expérience et qui vient d'un grand club. Cette saison, je vais faire partie des cadres de l'équipe, je serai un des leaders. A moi de donner mon expérience aux plus jeunes, de les encadrer, de lever la voix quand il le faudra. Je servirai aussi à ça.
Voir tous les grands noms de l'AJA partir doit vous fait peur, non ?
Oui, un peu. On perd en qualité, c'est sûr. Mais c'est un nouveau cycle qui commence. N'importe quel joueur aurait aimé jouer avec Sagna, Kaboul, Akalé mais c'est leur choix de partir. Il faut le respecter. De toute façon, les meilleurs partent toujours, c'est comme ça en France. Le club ne pouvait pas refuser des offres aussi importantes.
Est-ce que tous ces départs témoignent d'un manque d'ambition d'Auxerre cette saison ?
Non, je ne pense pas. Le coach a voulu des nouveaux joueurs et il les a eu. Ceux qui sont arrivés ont l'envie de bien faire.
Auxerre, c'était donc le meilleur choix pour vous ?
Oui, dans la mesure où j'ai confiance à 100% en Jean Fernandez. J'ai retrouvé un entraîneur avec qui ça a toujours marché sportivement. Avec lui, j'ai fais mes meilleures saisons.
C'était impossible pour vous de rester à Marseille ?
Non pas impossible car il me restait quand même deux ans de contrat. Mais j'ai réfléchi longuement. Je suis de Marseille, j'ai passé deux belles saisons là-bas, j'ai marqué plus de 20 buts. Ça s'est très bien passé avec les gens, j'avais un bon contact avec les supporters. Ça fait réfléchir à deux fois. Mais partir à Auxerre était plus un choix sportif car mon temps de jeu à Marseille allait se réduire énormément. A Auxerre, je pense que je vais beaucoup jouer. C'est pour ça que j'ai préféré partir et je ne le regrette pas. Même si en quittant l'OM je savais que je raterai la Ligue des Champions. Je suis quand même content aujourd'hui, car le plus important, c'est de jouer.
Paradoxalement, Mickaël Pagis et vous-même avez fait une bonne saison, surtout au début. Pourtant, vous êtes tous les deux contraints de partir si vous voulez jouer la saison prochaine...
Oui c'est sûr. Nous avons beaucoup moins joué. On avait envie de jouer les matches entièrement, de nous éclater et de marquer des buts. Mais on sentait que l'on n'aurait plus beaucoup de temps de jeu. A un moment, la concurrence était rude avec Ribéry, Cissé, Niang et Pagis. De toute façon, c'est comme ça dans tous les grands clubs. Mais je n'étais pas à plaindre, j'ai quand même beaucoup joué.
Qu'allez-vous retenir de cette expérience marseillaise ?
J'ai passé des moments magnifiques ici. C'est vrai qu'à la fin, je jouais moins. Mais je garde une très bonne image de l'Olympique de Marseille. Je suis très content d'avoir jouer pour ce club, avec tous ses supporters.
Mais vous avez bien un regret de quitter une équipe comme celle-là, à laquelle vous tenez tant ?
Quand on a un long contrat et que l'on part au bout de deux ans, c'est vrai que c'est un peu difficile. On a toujours envie de continuer l'aventure, mais le football est comme ça. J'ai fais un choix sportif. Désormais, la page est tournée, je joue pour l'AJ Auxerre.
Jean-Christophe Drouet