[J4] Marseille - Sochaux

Si l’OM a décroché son billet pour la Champions League, la prestation produite face à Brann Bergen mercredi n’a pas totalement conquis Erik Gerets. Avant Sochaux, il prévient : «C’était suffisant contre Brann, ça ne le sera pas samedi.» Et le coach de préciser : «Tout le monde voulait bien faire mais on voulait trop toucher le ballon notamment en première mi-temps où ce fut catastrophique tactiquement. On s’est bien repris en deuxième mi-temps et tout le monde a fait son job.» La deuxième partie de la rencontre face à Brann a donc rassuré mais la mise en garde persiste. «Je ne suis pas inquiet mais si on se met d’accord sur une tactique, il faut la respecter.»
L’OM sera parmi les 32 meilleures équipes européennes, l’acquis n’est pas négligeable mais il s’agit désormais de plancher sur des considérations strictement franco-françaises. Avant une trêve internationale qui précédera une luxueuse semaine entre Bordeaux et Liverpool, Sochaux se présentera au Vélodrome samedi. Et il ne faudra pas se laissait griser par le programme à venir. «Si on gagne à Bordeaux et qu’on perd contre Sochaux, Bordeaux n’aura servi à rien» annonce encore le technicien belge qui ne doute pas un instant de l’implication de ses hommes. «Je suis sûr d’avoir une équipe extrêmement motivée pour ce match» explique-t-il en laissant planer le spectre de la concurrence. «Plus que jamais tout le monde joue pour sa place. C’est la première fois de ma vie que j’opère une rotation et aussi longtemps que j’aurai le sentiment que tout le monde mérite la rotation, je le ferai.» Face à Sochaux, il devra se passer de Ben Arfa, préservé, mais pourra compter sur le retour de Valbuena, qui est dans le groupe ainsi que Samassa, qualifié pour ce match.
Une manière aussi d’haranguer les troupes et de maintenir la cadence de cet OM actuel leader de L1. Et au-delà de ces aspects sportif, l’émotion sera encore présente au Vélodrome ce samedi, en présence de tous les abonnés, tant les plaies sont encore profondes après le drame qui a touché les MTP et par extension toute la famille olympienne. «Toute la ville, le club et ses supporters sont en deuil, c’est pourquoi je veux qu’on finisse bien cette semaine même si ces gens resteront toujours dans nos cœurs» conclut le coach.

Les coéquipiers de Lorik Cana ne s’y sont pas trompés. Dès le coup de sifflet final, ils sont tous tombés dans les bras de Steve Mandanda. Ils savent le rôle qu’aura joué le portier phocéen dans ce troisième succès de rang en championnat. Jusqu’au bout, l’ancien Havrais a du accomplir des miracles pour barrer d’un sens interdit son but aux Sochaliens.
« C’est un monstre », complimentera Mamadou Niang, dans le direct d’après-match d’OMtv.
Privé de Zubar (suspendu), Erik Gerets avait choisi de titulariser Erbate. Mais le Marocain devait sortir sur blessure à la demi-heure de jeu. Cana (sur le banc au coup d'envoi) prenait place en défense.
En l'absence de Ben Arfa, la manoeuvre était confiée à Ziani, tandis que Zenden était aligné sur la gauche, mais un petit cran plus bas que Koné, à droite.
En fin de première période, l'OM passa à un 4-4-2 avec Koné et Niang dans l'axe. Quelques instants plus tôt, Mandanda avait mit fin aux harcèlements sochaliens, d’une manchette-réflexe fantastique sur une tête piquée d’Erding. Une parade qui porte le label « Gordon Banks », pour donner une idée à celles et ceux qui n’étaient pas au stade, ni n’ont encore vu d’images de l’exploit. Une prouesse pas isolée. Le gardien marseillais sauvant son camp deux autres fois, en face à face, en deuxième période.
Les Phocéens ont en effet connu une fin de partie difficile. Stressante, comme avait pu l’être les minutes qui avaient précédé mercredi le dernier but de Niang, face à Brann. « Cela veut dire qu’on n’est pas encore une équipe comme Lyon qui sait jouer tranquillement pour terminer le match. On doit tirer les leçons de ces 20 dernières minutes. Ce sont des choses qu’il ne faut plus répéter », intimera Erik Gerets, toujours au micro de la chaîne du club.
Au vrai, la bascule dans une rencontre plutôt assez simple à résumer jusque là fut la réduction du score doubiste. Quand, hors-jeu d’un bon mètre, Erding parvint à battre Mandanda, les palpitations s’accélerèrent. Alors qu’avant cela, l’équipe semblait se diriger vers un succès maîtrisé à défaut d’éclatant. Le métier avait été fait en deux coups. Karim Ziani força d’abord le destin en fin de première mi-temps. Un exploit individuel, il n’y a rien de tel pour débloquer une situation. L’Algérien s’infiltra sur la droite puis surprit Richert en frappant sèchement et soudainement. Le portier ne put qu’accompagner le cuir dans ses buts (1-0, 39e).
Il ne put rien faire de plus sur la volée balayée par Koné, servi par Niang (2-0) à l’heure de jeu. Le replacement de l’Ivoirien en cours de jeu aux côtés du Sénégalais (plutôt que dans le couloir droit) dans un 4-4-2, avait payé.
Ainsi, l’OM continue de faire le plein. Les points s’accumulent dans ce début de saison aux antipodes de celui de l’an dernier. Les Olympiens s’endormiront encore ce soir leaders de première division, en attendant de voir si les Lyonnais (en déplacement à St Etienne) reviendront à leur hauteur dimanche. De quoi recharcher les batteries dans la sérénité durant la trêve qui s’annonce.