Cana, l'indispensable

Lorik Cana, capitaine de l'OM, est le Marseillais le plus régulier cette saison. Face à Auxerre samedi (2-1), l'Albanais a encore montré la voie. En défense centrale ou au milieu de terrain, Cana est souvent irréprochable. Zoom sur un homme discret mais si talentueux.

Ce doit sans doute être cela un pilier. Une valeur sûre souvent dans l'ombre, loin du feu des projecteurs qui aime monter en épingle l'attaquant le plus efficace, le milieu le plus créatif ou le portier le plus décisif. Rien de tout cela pour Lorik Cana. Et pourtant. Le capitaine de l'OM est le stabilisateur du jeu olympien. Son régulateur aussi. Infatigable râtisseur, relanceur souvent inspiré, Cana a longtemps porté à bout de bras un OM clopinant. Des performances qui en font le joueur le plus régulier de l'OM depuis son arrivée en 2005 en provenance du PSG.

Ainsi en début de saison, il est l'un des rares à surnager au coeur du naufrage collectif. Mieux, à l'issue de l'exercice 2005/2006, il reçoit, de la part des supporters, le titre honorifique de deuxième meilleur joueur olympien derrière Franck Ribéry. Pas une mince affaire pour un milieu de terrain défensif. "Je ressens de la reconnaissance de la part des gens, au Vélodrome bien sûr, mais aussi en dehors", témoigne le colosse de 24 ans.

Cheyrou, parfait complément

Cana est devenu un symbole de l'OM au même titre que Samir Nasri. Il est aussi, avec Gaël Givet, le joueur le plus utilisé en Ligue 1 cette saison avec 24 titularisations. Définitivement indispensable. Seul point noir, il est le troisième Marseillais le plus averti de l'histoire du club phocéen (derrière les intouchables Bernard Casoni et Eric Di Meco qui comptent beaucoup plus de saisons que l'Albanais à l'OM). Une statistique qui témoigne aussi de son engagement sans faille, sa hargne sans limite.

S'il réalise une grosse saison, c'est aussi sans doute parce que Cana a trouvé son parfait complément dans l'entrejeu. Ainsi, quand l'Albanais s'occupe de soulager sa défense en harcelant le porteur du ballon et en récupérant un nombre maximum de munitions, Benoît Cheyrou apporte sa vision du jeu : la passe juste, l'ouverture millimétrée. C'est peut-être dans ce duo que l'OM puise sa force actuelle. Celle qui lui permet de signer sept victoires consécutives au Vélodrome, une première depuis 2003. Cette charnière est essentielle au même titre que la doublette Diarra-Fernando à Bordeaux.

Une polyvalence salvatrice

La force de Lorik Cana réside aussi dans sa polyvalence. Eric Gerets n'hésite pas à le titulariser en défense centrale quand le besoin s'en fait sentir. Un poste qu'il a déjà occupé avec brio notamment face à Auxerre samedi dernier (2-1). L'un de ses matchs les plus accomplis avec un but à la clé. Comme souvent le capitaine, même replacé en défense, a montré la voie. "Sans exagérer, Lorik Cana aurait pu marquer quatre buts. C'est assez étonnant", se félicite Eric Gerets.

Etonnant ? Pas tellement pour le principal intéressé qui se sent à l'aise en défense centrale : "C'est mon deuxième poste , rappelle-t-il dans les colonnes de la Provence. J'évolue dans ce registre avec l'équipe d'Albanie. Il m'est également arrivé d'y jouer au PSG et même durant ma première saison à l'OM. En fonction des besoins, je suis toujours en mesure de m'adapter. D'autant plus que je me sens à l'aise dans ce rôle." Et la suite de sa carrière pourrait bien s'écrire à ce poste : "Tant que je suis jeune et que le physique suivra, c'est d'abord au milieu que je veux jouer. Mais je sais que je finirai ma carrière au centre de la défense. Je reculerai, c'est irrémédiable. Dans ma tête, c'est clair. Mais je n'en suis pas encore là. Je peux encore beaucoup donner au poste de récupérateur." Sûr que personne n'en doute du côté de la Canebière.



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