Lorik Cana montre le chemin

Éric Gerets apprécie que le capitaine olympien soit très attentif à la vie du groupe et du vestiaire

À la veille de recevoir Lorient, le danger principal qui guette les Olympiens peut être une forme de suffisance, eu égard au calibre présumé de l'adversaire. Cet air supérieur malvenu, relevé ces dernières saisons, est devenu une sorte d'ennemi intime. "Les joueurs cadres gèrent bien la situation actuelle, soulève Éric Gerets, avec satisfaction. Notre capitaine reste très attentif à la vie du groupe et du vestiaire." Avec son vécu olympien, son expérience des us et coutumes locales, Lorik Cana est devenu un pilier naturel du groupe. Il n'est pas question ici d'évoquer son ouverture d'esprit, même si celle-ci lui permet d'analyser une situation avec le recul nécessaire, pour trouver les mots justes, apaiser, voire guider.

Il est plutôt question d'évoquer une expérience sportive nourrie par trois années de présence marseillaise : "J'essaie d'être à l'image du coach et du staff, explique Lorik. Avec les années, je suis arrivé à comprendre ce dont l'OM a besoin pour réussir. Il n'y a pas de place pour le relâchement ou la satisfaction, plutôt une prise de conscience permanente du résultat." Des paroles d'un chef de file, d'un guide capable d'apprécier chaque instant de la vie intérieure de l'équipe et d'en réguler le rythme : "Il y a une ambiance fantastique en dehors du terrain, poursuit-il. Le groupe est jeune, on sent une joie de vivre, mais cela ne doit pas l'être au détriment du travail ou de l'esprit de compétition. Il y a une frontière à ne pas franchir. En balayant le doute, on doit toujours avoir une certaine appréhension du prochain match."

Rester dans l'esprit, respecter les paliers d'une ligne directrice. Malgré la victoire à Grenoble, Lorik appartient aux joueurs qui ont dénoncé le contenu mitigé de la rencontre : "Il suffit de regarder nos ambitions, pour voir que nous en sommes très loin. Donc, tout excès de confiance serait malvenu." Un rappel à l'ordre pour fédérer derrière lui et tirer le meilleur du groupe. Cela passe par un juste équilibre tactique, des mouvements coordonnés entre les lignes. "Nous avons tant de qualités offensives, nous sommes tellement au-dessus des autres sur ce plan-là, qu'on en oublie nos difficultés défensives. L'équipe est formatée ainsi, on ne va pas non plus s'en plaindre, mais elle penche beaucoup trop d'un côté", constate-t-il, en imageant son propos avec une nette bascule de la tête.

Ne pas avoir encaissé de but, lors des deux dernières sorties n'autorise pas à s'enflammer : "Je suis en défense centrale depuis quatre rencontres, mais j'en ai disputé quinze au milieu avant. Je sais donc où sont nos insuffisances." Le danger rôde encore. S'il ne le présente pas ainsi, le secteur offensif est un peu l'arbre qui cache la forêt : "Par rapport aux années précédentes, nous avons plus de talents. Cela peut laisser croire que nous sommes à l'abri face à un adversaire a priori à notre portée. Mais nous n'avons pas encore la culture ou les ressources suffisantes pour faire face à toutes les situations." Les paroles, aux allures d'un utile rappel à l'ordre, sont destinées à garder le troupeau sur le bon chemin. Sur ce point, Cana veille au grain. En capitaine, tout simplement...