Deux capitaines olympiens inédits...
Alors que l'on s'attendait plutôt à voir Laurent Bonnart porter le brassard au coup d'envoi du match à Sochaux mercredi soir, Eric Gerets avait finalement choisi de confier le capitanat à Boudewijn Zenden.
En l'absence de Lorik Cana, Mamadou Niang et Benoît Cheyrou, le Néerlandais est donc le 4e dans la hiérarchie des capitaines à l'OM. Pas vraiment à la hauteur face aux Sochaliens, Zenden a été remplacé peu après l'heure de jeu : du coup, le brassard a été donné à Steve Mandanda. Une première pour le gardien marseillais qui avait fier allure et qui a fait honneur au capitanat en sortant quelques arrêts de classe.
SOCHAUX PIEGE L'OM
Les Olympiens sont éliminés de la coupe de la Ligue dès leur entrée en lice à Sochaux. Longtemps dos à dos, les deux équipes furent départagées par un but de Erding (75e) malgré un Mandanda encore une fois épatant.
Le désamour entre l’OM et la coupe de la Ligue ne se démentit pas au fil des ans. Cette saison, il aura fallu un petit tour pour que les Olympiens quittent l’épreuve. La porte de sortie se trouvait cette fois à Sochaux face à des Lionceaux qui avaient déjà vendu chèrement leur peau en championnat il y a un peu moins d’un mois au Vélodrome (2-1). Et si à l’époque les Marseillais avaient su marquer deux buts, ils n’ont pas sur se protéger en cette soirée de fin du mois de septembre. Ils eurent pourtant à leur actif la majorité des situations chaudes devant les buts d’un Richert toujours aussi inspiré quand il s’agit d’en découdre avec l’OM.
A l’opposé, Mandanda n’a pas démérité. Loin de là. Décisif à plusieurs reprises, il s’est trouvé une bête noire pour ce début de championnat : un poison nommé Erding. Déjà buteur au Vél’, l’attaquant turc a récidivé sur ses terres d’un but en pivot à un quart d’heure de la fin. Suffisant cette fois pour battre et éliminer les Olympiens. Le piège a fonctionné. Décidément, Sochaux aime se relancer face à ces derniers – comme l’année dernière en championnat – puisqu’il s’agit là de la toute première victoire des Doubistes de la saison. Pourtant, cet OM «mixte», comme le qualifiait José Anigo avant la rencontre, avec les apparitions de Erbate, Kaboré, Zenden ou encore Samassa, avait plutôt bien démarré son oeuvre.
Quatre principaux changements ont été effectués par Erik Gerets par rapport à Monaco. Erbate formait la charnière avec Zubar tandis que Kaboré faisait son retour au milieu en compagnie de M'Bami à la récupération. Zenden et Samassa (1ère titularisation avec l'OM) étaient titularisés alors que Ben Arfa, entré en jeu contre Monaco, démarrait aussi la partie. Valbuena devait soutenir Samassa sur le front de l'attaque. La satisfaction de la première période fut ainsi le tonus de Ben Arfa. Logé sur son côté droit, l’international retrouvait ce jeu fait d’inspirations et d’accélérations décoiffantes d’il y a quelques semaines. A son actif : une frappe repoussée par Richert de même que la tentative de Samassa dans la continuité (6e) ou un débordement éclair ponctué d’un centre sur la tête de Zenden (9e). Le tir de Valbuena (18e) montrait également le retour sur les bons rails du «petit» même si plus loin, il négociait mal un contre plein de solutions (27e).
Toutefois, un arrêt du pied salutaire de Mandanda devant Afolabi (36e) soulignait la menace toujours pesante de Sochaliens.
Ce péril latent allait monter sur un mode crescendo au fil de la seconde période. Si le coup franc fouetté de Erbate était bloqué par Richert (58e) et Valbuena se voyait refuser un penalty (70e), les bons coups étaient bel et bien sochaliens. Mandanda claquait un coup franc (48e), il effectuait une double parade devant Erding et Dalmat devant ses buts (70e) mais il ne pouvait en revanche rien faire quand le turc se retournait pour le battre de près à la réception d’une tête de Afolabi dans la surface (75e, 1-0). Le missile de Taiwo (83e) ou la tête à bout portant de Zubar sortie avec brio par Richert (85e) faisaient signe de révolte. Pas assez pour Gerets qui stigmatisait le «trop peu d’occasions» de son équipe au regard de sa maîtrise du ballon, après la rencontre.
Gerets est déçu
Ceux qui pensaient que la Coupe de la Ligue était la dernière préoccupation de l'OM se sont trompés. Ou alors, Eric Gerets est un merveilleux comédien. Le visage marmoréen du technicien belge à l'issue de la rencontre et sa présence furtive et les réponses elliptiques qu'il a livrées aux journalistes traduisaient un certain agacement. «Oui, je suis déçu, car on venait à Sochaux pour gagner et pour continuer notre parcours en Coupe de la Ligue.»
En décortiquant le match avec lui, il n'a pas été très compliqué de faire admettre à l'ancien entraîneur du Galatasaray Istanbul que ses joueurs avaient sans doute laissé filer leur qualification en première période. «On a eu pas mal d'occasions lors des quarante-cinq premières minutes, durant lesquelles l'équipe a plutôt bien joué. Cela traduit nos problèmes d'efficacité. Après le match nul contre Monaco (0-0) samedi, c'est notre second match sans but marqué. Il y a un problème.» A ces carences offensives se sont ajoutés des moments de flottement que Gerets aimerait voir un peu moins régulièrement. «Cela nous arrive trop souvent d'avoir des absences. Et puis, il y avait une bonne équipe devant nous. Elle y est pour quelque chose dans notre élimination. Je ne m'attendais pas à un match facile. Je complimente Sochaux et son entraîneur pour sa qualification. Mais il n'y a pas eu que du négatif ce soir. J'ai tout de même vu des choses positives. » Gerets n'en dira pas plus. Et il ne sera pas plus bavard quand on lui demandera des nouvelles de Mathieu Valbuena, sorti à un quart d'heure de la fin après un contact avec un défenseur sochalien dans la surface de Teddy Richert. «Valbuena ? Il s'est blessé tout seul.» Le tout accompagné d'un sourire ironique...[center]